Des sauveteurs dans les décombres d'immeubles résidentiels touchés par une attaque de drones et missiles russes, dans les environs de Kiev, le 28 septembre 2025 en Ukraine ( AFP / Roman PILIPEY )
Une attaque massive de centaines de drones et missiles russes contre l'Ukraine a fait dimanche au moins quatre morts à Kiev, parmi lesquels une fillette de 12 ans, et plus de 70 blessés à travers le pays, ont annoncé les autorités locales.
Pendant cette vague de bombardements nocturnes, qui a duré 12 heures, selon Kiev, la Pologne voisine a fait décoller des avions de chasse pour sécuriser son espace aérien.
Ces frappes surviennent après l'avertissement de Moscou aux puissances de l'Otan contre toute réaction aux incursions russes présumées ces derniers jours dans leur espace aérien.
Un homme sur le toit d'un immeuble résidentiel endommagé par un bombardement russe dans la banlieue de Kiev le 28 septembre 2025. ( AFP / Roman PILIPEY )
Les efforts diplomatiques visant à arrêter la guerre ont échoué, la Russie se disant déterminée à poursuivre son invasion.
"Moscou veut continuer à se battre et à tuer et ne mérite que la pression la plus sévère de la part du monde entier", a réagi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, après les frappes.
Mark Sergeev, un habitant de Kiev, et sa famille dormaient quand un missile a frappé leur appartement au milieu de la nuit.
"Je n'arrive toujours pas à croire que les enfants soient en vie. (...) Le toit a été arraché juste au-dessus du lit de mon fils aîné", a raconté cet homme de 35 ans à l'AFP.
- Immeubles en flammes -
Anna, 26 ans, a expliqué que son appartement était couvert de débris: "J'ai entendu une roquette voler pendant longtemps, puis il y a eu une explosion et les fenêtres se sont brisées."
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à Kiev, le 27 septembre 2025 ( AFP / Tetiana DZHAFAROVA )
Volodymyr Zelensky a publié une vidéo montrant des immeubles résidentiels en proie aux flammes.
Plus de 70 personnes ont été blessées à travers onze régions ukrainiennes touchées par les bombardements, a indiqué sur Telegram le ministre de l'Intérieur, Igor Klymenko.
A Kiev, quatre personnes ont été tuées, selon les autorités locales.
Les services de secours ont précisé que la dépouille de la fillette décédée a été dégagée des décombres d'un immeuble résidentiel du quartier de Solomianski, où deux personnes sont également mortes dans un institut de cardiologie. Une autre personne a été retrouvée sans vie sur le site d'une frappe d'un établissement civil, selon M. Klymenko.
Le ministère russe de la Défense a affirmé dimanche avoir visé "des entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien".
Une explosion lors d'une attaque aérienne russe à Kiev, le 28 septembre 2025 en Ukraine ( AFP / Sergei SUPINSKY )
La ville de Zaporijjia dans le sud-est a, elle, été frappée "au moins quatre fois", d'après le gouverneur de la région éponyme, Ivan Fedorov, qui a fait état de 34 blessés.
- "Unité des Européens" -
Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriy Yermak, a accusé Moscou de mener une "guerre contre les civils".
Un drone lors d'une attaque aérienne russe à Kiev, le 28 septembre 2025, en Ukraine ( AFP / Sergei SUPINSKY )
De son côté, le ministère russe de la Défense a déclaré dimanche que 41 drones ukrainiens avaient été abattus dans la nuit.
A l'ouest de l'Ukraine, la Pologne a mobilisé son aviation de façon "préventive" pendant la nuit pour protéger la population, en particulier dans les zones frontalières avec l’Ukraine, ont précisé les autorités.
Des sauveteurs dans les décombres d'immeubles résidentiels après une attaque aérienne russe à la périphérie de Kiev, le 28 septembre 2025 en Ukraine ( AFP / Roman PILIPEY )
L'attaque russe a également eu lieu avant les élections législatives en Moldavie, autre pays voisin de l'Ukraine, qui choisit dimanche son avenir entre la poursuite sur la voie de l'Union européenne ou un rapprochement avec Moscou.
Parallèlement, l'Otan a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche le renforcement de sa "vigilance" et de ses moyens dans la région Baltique, à la suite de récents survols de drones au Danemark.
Dimanche, Volodymyr Zelensky a dit s'être entretenu par téléphone avec Mark Rutte, le chef de l'Alliance atlantique, et lui avoir donné "des détails" sur les bombardements russes nocturnes.
Selon M. Zelensky, les deux dirigeants ont également discuté des moyens de "renforcer" le programme "PURL" ("liste des besoins priorisés de l'Ukraine"), une initiative lancée cet été entre Washington et l'Otan pour que les alliés européens de Kiev et le Canada achètent des armes américaines pour les envoyer en Ukraine.
Le dirigeant ukrainien a également dit s'être entrenu dimanche par téléphone avec le président finlandais, Alexander Stubb, et avec le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, précisant avoir parlé avec ce dernier de "l'augmentation récente des incidents impliquant des drones en Europe".
"L'unité des Européens fournira une réponse certaine à cette menace", a affirmé M. Zelensky sur ce point, sur ses réseaux sociaux.
Ces dernières semaines, plusieurs pays européens ont accusé la Russie d'avoir violé leur espace aérien avec des drones et des avions de chasse, ce que l'Otan considère comme un test de sa détermination.
La Russie a nié être responsable de ces intrusions ou avoir l'intention d'attaquer un pays membre de l’Alliance.
"Toute agression contre mon pays entraînera une réponse résolue", a réagi samedi devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
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